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Crédit Photo Jcneto

Crédit Photo Shadman Samee

2013.

En France, le secteur des transports représente 30% des émissions de gaz à effet de serre, dont 80% proviennent de nos déplacements sur la route.

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Au vu de ces chiffres, on comprend facilement en quoi la voiture électrique apporte un début de réponse au problème de la qualité de l'air. Mais la transition écologique ne se règle pas uniquement sur nos routes ou à l'échelle de notre seul pays. Comme l'expliquait en 2018 cet article du Journal of Clearer Production, nos critères d'évaluation de l'impact environnemental d'un véhicule sont dépassés, puisqu'ils reposent encore trop souvent sur la phase d'usage et sur l'émission de gaz à effet de serre. Pour mesurer l'empreinte écologique d'une voiture dans son entièreté, il convient d'analyser l'ensemble de son cycle de vie, depuis l'extraction des matériaux qui le composent jusqu'à leur éventuel recyclage.

 

Plusieurs instituts se sont déjà penchés sur la question. L'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie), concluait par exemple en 2016 que le véhicule électrique présentait « des impacts négatifs sur l'environnement, majoritairement durant sa phase de fabrication, notamment sur l'acidification des milieux et le potentiel d'eutrophisation de l'eau ». Ici encore, une étude de l'université de Yale alertait sur l'épuisement des ressources minières et la possible toxicité pour l'homme de leur extraction et raffinage. 

 

 

Guillaume Pitron, ancien juriste devenu journaliste, a enquêté pendant plusieurs années sur la transition écologique. Il en a même écrit un livre, La guerre des métaux rares, paru en 2018. La voiture électrique et sa fabrication ne lui cachent plus de secrets. Le problème majeur selon lui : la composition des batteries. Celles-ci contiennent de nombreux métaux, parfois rares, dont le traitement nécessite « l'emploi d'énormément d'eau et de produits chimiques. La pollution est ainsi déplacée dans les pays pauvres ». Il s'appuie sur l'exemple du néodyme : pour en purifier les potentiels quatre kilos que contiendra une seule et unique voiture électrique, il faut extraire 91 tonnes de roche... En Chine, l'eau usée pour le raffiner sera directement rejetée dans l'écosystème sans avoir été traitée. Tout aussi inquiétant, selon la Commission Européenne, parmi tous ces métaux aux propriétés électroniques, optiques et magnétiques, nécessaires à la fabrication des batteries, un grand nombre seraient déjà sujets à une rupture d'approvisionnement dans un futur proche. 

 

L’électricité, lorsqu’elle est consommée est une énergie propre, mais ça n’est pas nécessairement le cas lors de sa production. Celle-ci est parfaitement verte lorsqu’elle est produite par des panneaux solaires, des éoliennes ou encore des barrages électriques… mais peut être extrêmement polluante si elle est produite grâce à du charbon (73% de l’électricité produite en Chine par exemple, premier émetteur de CO2 mondial). En France, la nuance est délicate. 77% de notre électricité provient du nucléaire. Une énergie décarbonée certes, mais depuis toujours sujette à la polémique, de par les risques qu’elle inclut et la gestion compliquée des déchets qu’elle produit, donc pas nécessairement propre non plus.

L'impact environnemental d'un véhicule électrique pourrait être fortement réduit à condition d'améliorer le recyclage des batteries et leur donner une seconde vie. Le procédé est pour l'heure encore compliqué et également coûteux... plus coûteux que l'extraction de nouveaux métaux. Le temps presse, d'autant plus que d’ici une décennie, au vu de la croissance du parc automobile électrique, on évalue la potentielle production de batteries usagées à 100 000 tonnes par an. 

 

Au-delà de l’obsolescence technique (une batterie a une durée de vie moyenne comprise entre 8 et 10 ans), la question du poids des véhicules pose également problème. Laurent Castaignède, fondateur du bureau d’études BCO2 Ingénierie, déclarait en 2018 « qu’à habitabilité égale, la masse roulante d’une voiture électrique serait d’environ 10 à 20% plus importante que pour un véhicule thermique ». Elle nécessite donc des systèmes de freinage et des trains roulants plus importants. Toutes les voitures rejettent d'ailleurs des particules fines de par l’abrasion des pneus, des plaquettes de frein ou encore de la route. Des émissions loin d’être anecdotiques et amplifiées par le poids important des véhicules électriques. Sur ce point, c'est aussi aux consommateurs de se remettre en question, lorsque l'on sait que 30% des voitures neuves vendues en France sont des SUV (pour Sport Utility Vehicle), plus lourds que des berlines, plus gourmands en énergie et plus polluants. 

La fabrication des batteries,

au-delà de son impact sur l'écosystème et la biodiversité,

représente aussi un coût en émissions de gaz à effet de serre.

 

La batterie de cette Tesla Model S, d'une capacité de 100 kWh,

aura déjà généré 17 tonnes de CO2 lors de sa sortie d'usine !

 

En comparaison, un vol Stockholm - New York rejette

environ 600 kilogrammes de CO2 dans l'atmosphère.

 

La composition des batteries est un vrai problème

Toutes les électricités ne sont pas "vertes"

À l'échelle mondiale, les énergies fossiles

représentent encore 2/3 de la production d'électricité

« Beaucoup de "sale"

pour faire du "propre" »

 

- Guillaume Pitron

Introduction

La voiture électrique de A à Z

Un sujet politique

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